Fiches d'Homologation F.I.A. des 104
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Les épreuves réservées à la Coupe Peugeot Esso ont bien souvent revêtu un intérêt soutenu. Peut-être parce qu'il s'agissait d'une formule monotype, aucun concurrent n'affichant sur le papier une supériorité qui aurait pu rendre ces courses peu alléchantes. De Dijon au circuit Paul Ricard, en passant par Magny-Cours, Bugatti, Nogaro et Albi, la lutte fut jusqu'au bout indécise. Nous en voulons pour preuve la dernière
course sur le circuit Paul Ricard, avant laquelle quatre pilotes pouvaient
encore s'imposer : Mathiot, Boyer, Jaffrenou et Desilles. Tous quatre n'étaient pas des débutants : Mathiot a couru l'an passé en Formule Renault Europe, tout comme Marc Boyer qui a participé à quelques courses cette année encore dans cette discipline. Jaffrenou a débuté en 1976 en Formule Renault après avoir régné en maître l'an passé en Formule Bleue. Desilles, enfin, a une longue carrière de rallyeman derrière lui (8e sur Alpine-Renault au Critérium de Touraine cette année). La proportion de "chevronnés" était d'ailleurs assez importante : Broudelhoux, Bellanger, H. Trautmann, pour ne citer qu'eux, avaient également tâté de la compétition. Sur seize voitures au départ de Nancy, cinq ont été éliminées à la suite de sorties de route sévères assorties de tonneaux, deux sur rupture mécanique due à un excès d'enthousiasme de leur pilote vis-à-vis du compte-tours (!). ![]() Mathiot et Jaffrenou à la lutte sur le circuit Paul Ricard. Les rescapés eurent la satisfaction de retrouver avant et après chaque épreuve une assistance efficace. Elle était composée de trois hommes, Alphonse Thierry, Félicien Montrose et Philippe Boursin, qui se sont dévoués jusqu'à l'abnégation pour que tous les concurrents puissent s'aligner dans les mêmes conditions d'égalité au départ de chaque épreuve. Ils méritent un sacré coup de chapeau! Le Coupé 104 ZS a désormais gagné ses lettres de noblesse. Les pilotes de la Coupe sur les circuits, leurs coéquipiers sur la route du Tour, ont eu l'occasion d'apprécier une fantastique tenue de route, doublée d'un excellent freinage et d'une suspension efficace. Seule la commande de boîte est apparue fragile : Boyer cassa la sienne sur le circuit de Magny-Cours, ce qui lui a peut-être coûté la victoire finale. Il faut espérer que cette première expérience poussera Peugeot à renouveler l'opération pour le Tour Auto 1977. Et pourquoi pas la mise en place d'une véritable Coupe Peugeot Esso, utilisant les 104 ZS comme moyen de promotion de jeunes pilotes ? |
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![]() Pour sa vingtième édition, le tour de Corse promettait d'être redoutable. Ses organisateurs l'avaient voulu ainsi : et aux 1 300 km de routes défoncées se sont ajoutées des trombes de pluie. L'épreuve est séparée en deux boucles Bastia-Ajaccio et Ajaccio-Bastia. Elles renfermaient cinq spéciales chronométrées, bien connues des pilotes du continent, et quatre très longs secteurs de classement variant de 96 à 164,5 kilomètres. Le tour de Corse se dirigeait donc vers la forme marathon. Une seule neutralisation de deux heures au parc fermé d'Ajaccio permettait aux concurrents épuisés de prendre un peu de repos. Le premier obstacle sérieux allait être la fatigue physique, mais l'absence totale de revêtement dans certains tronçons constituait un piège redoutable. Les équipages allaient devoir allié rapidité et intelligence : ne pas rouler trop vite pour ne pas casser les voitures sur les énormes nids de poules sans prendre trop de retard car les pénalisations amassées ne leur permettraient plus de prétendre aux places d'honneur. Dilemne d'autant plus délicat que les pluies diluviennes qui tombaient par intermittence dans tous les coins de l'île ne permirent jamais aux pilotes de choisir le type de pneumatique approprié à une épreuve donnée. Cette formule marathon qui mettait en valeur la technique de pilotage et l'endurance des concurrents faisait l'unanimité. Elle offrait, toutefois, un inconvénient majeur! Comment mettre sur pied un service de sécurité apte à secourir un équipage accidenté dans les délais les plus brefs tout au long de ces 1 300 kilomètres de routes sinuant aux flancs de vallées abruptes où un hélicoptère ne peut même pas se poser? La réponse était : impossible. Pourtant le réseau des télécommunications avait été considérablement renforcé par la présence de deux avions relais assurant les liaisons vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Bref, chacun s'apprêtait à affronter une épreuve particulièrement redoutable. |
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Chamonix-la-sportive consacre
chaque hiver 24 heures intensives à l'automobile. Et puisque, sans être vraiment snob, elle aime bien les grands noms, ses invités sont des pilotes de choix : hommes de rallye, hommes de circuit et la bande du Star Racing Team pour compléter
l'animation.
Dès les essais, les deux coupés Peugeot 104 ZS de Henri Pescarolo/Jean-Pierre Nicolas et Jean-Claude Lefèvre/Claude Laurent mènent la danse. Très vite ils donnent le ton et le garderont en remportant et duo une très belle victoire. Leurs adversaires, les Toyota Corolla de Thérier/Andersson et Saby/Ragnotti, la Lancia Fulvia des Italiens Pregliasco/Garin/Ormezzano et le coupé Beta de Darniche/Clarr. Le coupé 104 qui avait montré son nez et course, il y a juste un an pour la première fois à la ronde de la Giraglia a, depuis, bien résolu les problèmes de déjaugeage de carter d'huile qui avait à cette époque provoqué l'abandon prématuré de l'équipage Makinen-Liddon. Les Peugeot, légères, moins puissantes mais plus maniables que les deux Toyota que l'on attendait aux premières places se sont montrées très à l'aise sur ce terrain d'un genre auquel on s'attendait peu. Car de la glace, il y en avait quelque quinze centimètres la veille de la course et elle avait parait-il trois mois d'âge mais le redoux et une pluie généreuse transformèrent dès les premiers passages la piste en vaste cloaque. Et le goudron mis à nu, crampons et clous s'éprirent de liberté. Les deux Lancia Stratos des équipages Verini/Carello et Parmi les douze équipages sélectionnés pour le grand prix de Chamonix, on remarqua la belle course de la Lancia Fulvia, de l'italien Pregliasco qui semble s'être bien remis de son accident et la spectaculaire remontée de la Simca Rallye 2 de Rémy Julienne et Justice qui se placèrent en troisième position derrière les deux coupés Peugeot durant la durant la troisième manche. Un bon point aussi pour la petite Autobianchi de l'équipage Malcher/Decoster en cinquième position au classement général. On se souviendra de Chamonix 1977 qui vit le triomphe des petites sous une pluie battante. Mais ces caprices de l'atmosphère sont vraiment trop rares dans sa vallée pour décourager l'élan et l'entrain du député-maire, Maurice Herzog, à l'égard du sport automobile. ![]() CLASSEMENT 1. Nicolas-Pescarolo (Peugeot 104 ZS), 3 h 54'34" ; 2. Laurent/Lefebvre (Peugeot 104 ZS), 3 h 55'39" ; 3. Pregliasco-Garin (Lancia Fulvia), 3 h 57'42" ; 4. Ragnotti-Saby (Toyota), 4h 28'1" ; 5. Malcher-Decoster (Autobianchi A 112), 4 h 29'48". |
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Moteur transversal AV, 4 cyl en ligne, 1400 cm3, simple ACT, environ 120 ch.
Lubrification : carter d'huile spécial et radiateur. Suspensions spéciales McPherson et barre antiroulis AV/AR, direction à crémaillère. Longueur 3,30 m. |
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En l977, la 104 ZS a fait la loi dans les rallyes.
Après son triomphe aux 24 h de Chamonix (les 2 premières places du classement général), après sa victoire dans le Tour de Corse (lère au classement tourisme groupe 2, la 104 ZS Peugeot vient encore d'enrichir son palmarès sportif avec une lère place au classement général de la Ronde Hivernale de Serre-Chevalier/Briançon. C'est J.-C. Lefèbvre qui a mené la danse dans cette épreuve d'endurance sur neige et sur glace en conduisant la 104 ZS à la victoire, face à une concurrence redoutable. Au cours de cette spectaculaire démonstration, la l04 ZS a une fois encore prouvé ses qualités : maniabilité, tenue de route, accélérations. |
C'est le dernier tour Tiré par sa boîte ultra-courte, le petit monstre bondit en avant... Ma main n'a pas le temps de quitter le levier de changement de vitesse. Deux... trois... quatre... l'aiguille-mouchard du compte-tours est à huit mille et la ligne d'arrivée fonce vers moi. Dans mon rétro,
le museau de la voiture de Makinen ne grandit pas... Je vais gagner les
vingt-quatre heures de Chamonix!... Belle histoire n'est-ce pas ? Après tout, on a bien le droit de s'offrir son petit cinéma personnel. Malheureusement, il s'agit là d'une double fiction. En premier lieu, les vingt-quatre heures de Chamonix ont été annulées de la manière qu'on sait et, secondement, je ne vois pas à la suite de quel miracle j'aurais pu gagner contre Makinen, à moins qu'il en soit réduit à pousser sa voiture. Au demeurant, la fiction a bien failli posséder un troisième volet. Engagé dans la course au volant d'un coupé 104 ZS groupe 2, il s'en est fallu de peu que je ne conduise pas la voiture. En effet, le circuit est fermé trois semaines avant la course - ce qui est bien gênant pour les essais - et, de toute manière, l'engin n'a été mis à ma disposition que le vendredi soir, deux heures avant que l'on apprenne l'annulation de l'épreuve. Ce n'est pas facile d'essayer sur route ouverte une voiture de ce genre. Sur la neige, on peut tout faire - en théorie du moins - sauf s'arrêter rapidement et, aussi contraindre les autres à ne pas glisser à la dérive, roues bloquées par la panique, lorsqu'ils voient arriver en face d'eux un petit bolide plus ou moins en travers. La nuit tombée, je me suis donc retrouvé sur le grand boulevard arrivant à Chamonix, sur un épais tapis de neige et dans une solitude relative. Pas question d'effectuer un véritable essai, mais, malgré tout, je peux questionner l'outil et me rendre compte si je sais interpréter ses réponses. Premier point, le pont autobloquant. Il est là pour répartir équitablement la puissance entre les deux roues motrices, en toutes circonstances et surtout lorsque l'une d'entre elles perd son adhérence. Bien qu'il soit très difficile d'opérer des comparaisons entre le goudron et la neige, j'ai l'impression que l'auto-bloquant de la 104 possède un coefficient de glissement nettement moins élevé que celui de la Renault 5 groupe 2 que j'ai essayée récemment. La direction est très dure en virage - 2 tours 1/4 contre 3 tours 1 /3 en série - et lorsque, en ligne droite, on accélère à fond sur la neige, le couple provoque des réactions de l'autobloquant qui font aller la voiture de droite ou de gauche et que la moindre correction au volant exagère encore. En fait, il semble préférable de bien bloquer le volant entre ses mains... et de laisser la voiture se débrouiller toute seule. Sur la voiture que je pilote, la puissance atteint cent dix chevaux à 7 500 tr/mn avec une alimentation par deux énormes doubles corps horizontaux Weber presque aussi volumineux à eux deux que le bloc lui-même. La puissance à régime moyen n'est pas négligeable mais la carburation à bas régime n'est quand même pas extraordinaire, ce qui n'est pas grave sur un engin de compétition. Et comme l'embrayage renforcé colle assez sec, le démarrage doit s'effectuer rapidement et sans hésitation. Sur ta neige tout au moins, l'auto-bloquant intervient de manière extrêmement spectaculaire. Bien entendu, la motricité est très nettement supérieure à ce qu'offre une traction avant classique - cela sans parler de l'augmentation de puissance - mais le comportement de la voiture en virage se trouve totalement transformé. Il semble entre autres beaucoup moins nécessaire de "balancer" en entrée de virage, soit au volant, soit par simple décélération. Ici, il suffit presque de tourner le volant puis d'accélérer. La tendance à survirer est quasi immédiate et c'est à l'accélérateur que l'on oriente en quelque sorte l'arrière, afin que la position de sortie, soit la meilleure. C'est également en sortie de virage qu'on se rend compte à quel point une traction avant soigneusement mise au point dans ce but peut accélérer sur la neige, sans se tortiller comme une propulsion arrière. Le trop court essai que j'ai effectué a porté sur une voiture équipée de pneumatiques Michelin GF4, sur jante de 6 et munis chacun d'environ cent quatre-vingts crampons pyramidaux. Les roues arrière avaient été munies d'élargisseurs, afin que les voies soient identiques. Ainsi modifié, le train arrière n'a pas tendance à godiller dans la recherche des traces creusées par le train avant dont la voie est supérieure en série. Etant donné la brièveté de cet essai, j'avoue mon incapacité totale à comparer de manière valable la 104 ainsi traitée à la Renault 5 groupe 2. Je noterai cependant que l'auto-bloquant Peugeot m'a paru plus brutal que celui de la 5 - tout au moins avec les réglages et les sols dont j'ai bénéficié - et que la ZS m'a impressionné, aussi bien dans ses accélérations - avec une boîte ultra-courte ne permettant pas de dépasser 135 km/h - qu'en décélération au freinage, avec l'aide d'un répartiteur réglable de la place du pilote. La voiture se plante littéralement sur ses roues, sans dévier de sa trajectoire et sans bloquer de l'avant ou l'arrière, lorsque le répartiteur est bien réglé. Je pense, pour conclure, que le ZS groupe II avec autobloquant est terriblement efficace sur la neige, en raison du compromis assez exceptionnel qu'il réalise entre la mobilité, la motricité et la stabilité de trajectoire en cours de virage. Mais il faut apprendre à réaliser la synthèse de tout cela, ce qui nécessite de la patience... et de la réflexion, pour ne pas agir à tort et à travers. |
Faut-il faire débuter au Tour de Corse 1971, rentrée de Peugeot en compétition ou considérer, comme Gérald Allégret, que les choses sérieuses ont pris leur essor en 1973 ? Disons que l'on a beaucoup réfléchi au 9e étage du siège parisien de Peugeot, avenue de la Grande-Armée, avant d'admettre qu'une voiture strictement de série ne pouvait prétendre au moindre classement dans un rallye international ; l'époque bénie des victoires au Safari, avec les pilotes locaux s'était définitivement achevée
on 1968. Alors Gérald Allégret a pris au nombre de ses responsabilités la direction de ce service compétition embryonnaire ; alors s'est engagé le processus classique faisant passer les moteurs de 100 è 170 ch tandis que l'on renforçait, parallèlement, les coques, les suspensions, la transmission. 1973 et 1974 ont été deux années de dur apprentissage puis ce fut l'explosion de 1975 avec la victoire au Safari mais également au Maroc et au Bandama. Peugeot avait réussit un exploit sans précédent mais cela allait paradoxalement être le début d'une période difficile. Le service compétition devait mener de front trois actions bien distinctes : continuer à faire courir la Berline 504, préparer se relève avec le coupé V6 qui apparaîtra au Bandama 76, et rajeunir l'image de la firme en faisant courir le coupé 104 ZS dont la première compétition, malheureuse d'ailleurs, sera la Giraglia 77. Si l'opération 104 est menée d'une façon absolument indépendante, il n'en va pas de même pour le coupé V6. Engagé au Safari et au Bandama 77 concurremment avec la berline, c'est le fiasco complet Au Safari, Makinen est victime d'un filtre à huile mal monté ; Mikkola est stoppé par le grippage de se pompe à injection tandis que Nicolas grille son embrayage dans la boue. Au Bandama, où Peugeot n'a pas d'adversaire à se taille, c'est pire encore : Lefèvre se retourne à la Djibi, une épreuve de sélection sans importance, Henri Pescarolo perd ses clés avant le départ, Makinen casse son pont dans la première étape, Mikkola se retourne alors qu'il est en tête avec 36' d'avance, imité par Jean-Pierre Nicolas dans la dernière étape ! Mikkola est remercié, les équipages habituels sont modifiés et l'on songe un moment à faire entrer Joginder Singh dans l'équipe. Merceries sera plus convaincant Simo Lampinen, un conducteur sûr, refait son entrée chez Peugeot. Il reste que certains pilotes ne sont pas pleinement satisfaits de la tenue de route du coupé. Gérald Allégret balaye l'accusation d'une remarque : "Il est plus facile d'incriminer la tenue de route que d'admettre une erreur de pilotage". Il reste aussi que le service compétition de Sochaux souhaiterait avoir plus de liberté pour faire évoluer la voiture. G. Allégret est catégorique : à chacun son travail. On touche là le point le plus intéressant et le moins connu du fonctionnement du service compétition de Peugeot : toutes les études et tout le travail de développement sont effectués par le centre d'Etudes de Paris (CEP) situé à Le Garenne et le service compétition de Sochaux dirigé par Daniel Vaux a pour mission de construire ces modèles de compétition (504 puis coupé V6) exclusivement lorsque leur définition est stabilisée. Il les construit, il assure leur assistance en course et procède aux aménagements mineurs commandés par le pratique. Dire que le désir d'aller plus loin n'a jamais effleuré l'esprit des sochaliens serait excessif... Le choix ne manque pas de bon sens. Il est en effet évident qu'un seul ingénieur ne peut prétendre, avec des moyens limités, développer le moteur, la boite de vitesses et les suspensions alors que des équipes spécialisées sont en mesure de le faire au CEP. Reste à savoir mi elles an ont toujours le loisir. Après avoir travaillé en collaboration avec Sochaux, d'ailleurs, au développement des berlines 504, le CEP est aujourd'hui eux prises simultanément avec les coupés V6 et 104 ZS. C'est d'ailleurs cette dernière voiture qui lui donne le plus de souci : le coupé V6 est en effet en passe de trouver la définition qui permettra de le confier définitivement à Sochaux : il s'agit surtout aujourd'hui d'améliorer sa sécurité de fonctionnement, côté transmission notamment. Pour la 104 le problème se pose en des termes autrement différents. D'une part la voiture est on cours d'évolution dans deux directions sinon opposées, du moins très différentes, avec une version groupe 2, dérivée selon la réglementation du modèle de série et développant 115 ch, destinée aux grands rallyes internationaux (elle courut on Corse et sera engagée au Portugal et à l'Acropole) et une version groupe 5 dont le moteur, porté à 1 300 cm3, développe 130 ch. Dans un premier temps et on tout cas cette année et peut-être on 1979 c'est encore Bernard Péron, l'homme de la coordination technique au CEP, qui gérera tant le développement que l'action sur le terrain du coupé 104, dans ses deux versions. Ensuite la construction des voitures pourra être confiée à un service compétition élargi. Mais, avant d'en arriver là, il est certain que Peugeot devra d'abord définir très précisément sa politique sportive avec cette 104. Actuellement le groupe 2 ne peut que difficilement prétendre à une victoire au classement général d'un grand rallye et la groupe 5 doit se confiner dans le rallye-cross et les rondes sur glace. Continuera-t-on dans cette voie en estiment que les retombées publicitaires sont suffisamment positives ou prendra-t-on le risque de viser plus haut soit on homologuant une série de voitures on 1300 cm3, soit encore en le faisant avec un turbocompresseur pour contrer Renault dont on sait qu'une R5 ainsi traitée, avec moteur central, est en préparation. Après cinq années d'une croissance rapide et finalement, bien structurée, Peugeot est à la croisée des chemins. L'engagement de la 104 avait été voulu par Francis Rougé ; son successeur Jean-Paul Parayre poursuivra-t-il cette politique avec le même dynamisme ? Tout l'y incite : l'engagement de Fiat en Italie, celui de Mercedes en Allemagne et de Ford en Grande-Bretagne pour ne parler que des plus importants ; sans oublier Renault, en France, qui a pris une position de force dans toutes les disciplines du sport automobile. Peugeot, en jouant le carte de la compétition routière - et celle-là exclusivement - n'a pas forcément fait le plus mauvais choix vis-à-vis d'une clientèle qui n'hésitera guère à reconnaître dans la voiture des produits directement issus des chaînes de Sochaux ou de Mulhouse. |
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Cette année, la guerre d'Isola n'a pas ou lieu ou, plus exactement les protagonistes ont changé. A la confrontation Darniche-Rigal a succédé le heurt Nicolas-Rigal ce qui, à considérer
seulement le poids des protagonistes, n'avantagerait certes pas le motocycliste. C'est sur la piste de l'école de conduite sur glace d'isola 2000 qu'a été organisé le désormais traditionnel match auto-moto auquel Hubert Rigal demeure fidèle depuis se création. Mais, pour l'édition 1978, Darnïche et sa Stratos n'étaient pas au rendez-vous et c'est Jean-Pierre Nicolas qui défendait l'honneur des "quatre roues", au volant de l'étonnante petite 104 Peugeot ZS groupe V. En vérité, Jean-Pierre Nicolas n'a pas laissé grande chance à son rival. En dépit des qualités indéniables de la Yamaha IT 400 - 110 kg, 43 ch -, Hubert Rigal a dû s'incliner, face à la hargne du petit coupé 104. Toujours bon prince, Nicolas avait de lui-même d'ailleurs renoncé à utiliser sur ses Michelin GF4 un cloutage maximal. Il s'était contenté d'un équipement type Monte Carlo. La domination de la Peugeot fut quand môme écrasante, sauf à la dernière manche où Nicolas, à la fois décontracté et un peu fatigué, perdit du tempe dans de tels travers que Rigal put lui souffler la victoire. En dehors de l'organisation do cette confrontation, j'ai pu prendre le volant de la voiture de Jean-Pierre Nicolas afin d'effectuer, sur la glace du circuit d'Isola, une quinzaine de tours avec divers genres de cloutages. Plus encore que la ZS groupe II que j'avais précédemment conduite, la groupe V devient une petite machine de course extrêmement méchante. Sa cylindrée a été portée à 1 400 cm3 et se puissance atteint 130 ch à 7000 tr/mn, avec un poids on ordre de marche de l'ordre de 675 kg. Même sur la glace, les accélérations sont d'une puissance étonnante et, grâce au réglage du train avant ainsi qu'à la puissance de l'autobloquant, la motricité devient telle que le nez de la voiture tire littéralement à lui le train arrière, même on cas de travers prononcé ou de très difficile virage à très court rayon. Sur un circuit aussi court que celui d'Isola 2000 - 250 m - la conduite d'un tel engin demande beaucoup d'attention et entraîne une dépense physique non négligeable en raison de la dureté de la direction. Quoi qu'il en soit, il est certain que Peugeot tient désormais avec son 104 ZS groupe V une arme susceptible de tenir la dragée haute à une bonne part de la concurrence sur des circuits sinueux et cela on attendant peut-être mieux encore. Et puis, lorsque Jean-Pierre Nicolas est au volent, ça va vraiment très vite!... |
Oui, c'est assez loin et c'est
en Finlande. Malgré cela, Gérald Allégret voulait tenter l'aventure avec Timo Makinen, le "pilote essayeur" de la marque. Etant du pays, Timo a tout mis au point et comme le dit si gentiment Allégret
: "Nous avons simplement chargé la 104 ZS GR2 du Tour de Corse sur une remorque et nous sommes partis là-bas. Nous savions en effet qu'elle possède une bonne motricité sur
le goudron. Nous voulions savoir ce qu'elle valait dans un vrai rallye
hivernal. Seuls les pays nordiques pouvaient nous offrir cet enneigement
et cette glace". Pour un coup d'essai, ce fut un coup de maître. Après cinq épreuves spéciales, Makinen n'était pointé qu'à trente-six secondes du leader et son Escort. "Je pensais terminer dans les trois premiers" nous racontait Timo Makinen "mais les carburateurs ont givré et j'ai perdu un peu de temps. Plus tard, sur le routier, je me suis arrêté pour enlever la neige tassée dans le compartiment moteur et pour rattraper le temps perdu, j'ai un peu forcé la cadence!..". Malheureusement, il y avait un radar. L'aventure était terminée mais elle avait prouvé l'énorme potentiel que possède la Peugeot 104 ZS GR2. Nous la verrons peut-être au Portugal. |
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Engagement en Rallycross.
le GCAP (groupement amical des concessionnaires Peugeot) met sur pied un programme sportif. |
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13/14 MARS | Toulouse Save et Garonne |
27/28 MARS | Garrigues |
10/11 AVRIL | Causse Rouergats |
22/23 MAI | Terre en Provence |
12/13 JUIN | Rallye Bourgogne Franche-Comté |
3/4 JUILLET | Mille Pistes |
17/IB JUILLET | Terre de Lozére |
19/21 AOUT | Halkidikis (Grèce) |
4/5 SEPTEMBRE | Biarritz |
18/19 SEPTEMBRE | Rallye Le Mans des Terres de l'Ouest |
2/3 OCTOBRE | Quercy |
4/7 NOVEMBRE | Algarve (Portugal) |
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