PIECES SPECIALES

Automobiles Peugeot - Peugeot Talbot Sport
Arvor et J.S.A. (Jean-Serge Aziosmanoff)
Laurent Brozzi - François Chauche - Condrillier
Yves Kircher - Denis et Xavier Mathiot

retour



Laurent Brozzi Engineering automobile,
rue du Bramafan, Z.I. Les Epinettes, 73230 BARBY Chambéry

préparation Brozzi
pistons forgés coulés (jeu 13/100e, segments spéciaux (frottements réduits)
vilebrequin d'origine, bielles polies (500 g)
culasse 1 entrée : 85/90 ch à 7 500 tr/mn, 8 000 F T.T.C.
culasse 4 entrées (culasse "kit"): 105/110 ch, 18 000 F T.T.C.
soupapes : admission diam. 39.5 mm, échappement diam. 34 mm, double ressorts, coupelles + culbuteur allégés
levée de came 7,5 mm au lieu de 6,6 mm
pression d'huile remontée (cale sous le ressort), pas de radiateur d'huile (jusqu'à 130 ch)
allumage électronique (bobine Peugeot 604)
1 Weber 42 DCNF vertical ou 2 Weber 40 DCOE
alternateur SEV renforcé
volant moteur 4 kg au lieu de 6 kg
mécanisme d'embrayage Simca 1307 modifié, disque Renault 12 Break
échappement : flexible au niveau de la boîte de vitesses, 2 attaches sup. pour pot
freins d'origine
Suspension Brozzi
avant : cales acier 20 mm, - 1 1/4 spire sur le ressort
arrière : cales alu 40 mm, - 1 spire sur le ressort
barre antiroulis d'origine à l'avant, ZL avant retordue à l'arrière
Renforts de caisse (ressoudée)
jonction ailes/tablier, berceau moteur, traverse inférieure arrière, attaches suspensions arrière
arceau Devil, barre anti-rapprochement, blindage alu

Groupe 5 1256 cm3, 120 ch



FRANCOIS CHAUCHE
Peugeot 104 ZS groupe 1 1979

9 victoires de classe 1300 sur 11 rallyes, toujours dans les 5 premiers du groupe 1, 3e au classement général à Marseille, ce sont les performances de François Chauche sur son petit coupé l04 ZS au cours de la Coupe de France des rallyes sur terre 79. Ce fut LA révélation de la Coupe. Pensez donc : 66 petits chevaux qui mettent en difficulté les 140 ch des Kadett ou Escort groupe !
1 Une question se pose : qu'est-ce qui fait gagner Chauche? Un peu sa voiture, beaucoup son pilotage ! Parlons de la voiture...
François a débuté en 78 : il a participé au Monte-Carlo, au Portugal et aux 1000 Pistes ; entre-temps, il s'était classé 2e au volant Elf du Castellet. En 1979, il a fait tous les rallyes de la Coupe, plus deux épreuves hors championnat : St Christol et Terre de Marseille (1er du groupe 1).
François a abandonné à la 1e Terre, à la suite de plusieurs tonneaux, et aux 1000 Pistes, bras de direction cassé.
Il a reconstruit en catastrophe une autre 104 ZS après la 1e Terre: il n'a pas trouvé mieux qu'un coupé ZL à 4 000 F dans lequel il a placé le moteur, acheté 1 500 F à la casse, de sa défunte ZS !
La coque est ressoudée à l'avant aux jointures de tôles entre les passages de roue et le tablier du tableau de bord; de plus, un cordon continu de soudure renforce la tôle qui supporte les boulons supérieurs des Mac Pherson. Tous les boulons sont bloqués au Loctite Peugeot, même les vis du carburateur ! Aucune faiblesse de la coque n'a été constatée durant toute la saison, ce qui prouve la solidité des l04 ZS de série !
Le point fort de la l04 de Chauche, c'est la suspension. Cette suspension a été étudiée par un ingénieur de Koni, M. Avon ; celui-ci a fabriqué des amortisseurs réglables en compression et en détente qui sont accouplés aux ressorts d'origine. Le résultat est fantastique : l'amortissement est très dur en compression beaucoup moins en au détente, et l'amortisseur ne vient jamais en butée, d'autre part la motricité est améliorée. François court depuis 2 ans avec les mêmes amortisseurs et ils sont réglés avant chaque course, directement chez Koni.
ll existe des ressorts arrière plus durs, version exportation, que François a mis pour le dernier rallye.
La direction prend du jeu facilement et donc les Silentblocs sont changés systématiquement à chaque course. Tous les pilotes de 104 groupe 1 ont connu des problèmes de rotules ; François nous livre son petit secret : il faut enlever l'indésserrable et mettre une rondelle Onduflex, puis remettre un indésserrable de série avec du Loctite Peugeot en ayant pris soin de tout nettoyer au trichlore. Il conseille de rouler un peu et de tout resserrer définitivement.
Les Silentblocs de la barre antiroulis sont ceux de la ZS 2.
Quelques astuces améliorent le freinage ; à l'avant il met des gros étriers Bendìx des premiers modèles l04. Les plaquettes de frein sont de série... mais empruntées à la Simca 1308 GT ; elles sont plus résistantes que celles des 104. Les plaquettes compétition Ferodo DS 11 sont trop dures et usent rapidement le disque de frein. A l'arrière, les garnitures sont de série et François vide le répartiteur de freinage. Il est impératif d'avoir du liquide de frein à haute ébullition (Castrol 2100).
François a cherché toute la saison pour faire un blindage avant adéquat: le dernier modèle est en AG 4 et il est fixé directement sur les 4 boulons de la barre stabilisatrice. Le réservoir d'essence est recouvert de 3 couches de polyester mat, ce qui est, parait-il, très efficace. Les conduits d'essence et de liquide de frein sont protégés par des gaines en caoutchouc.
Le moteur, acheté dans une casse, avait 56.000 km. Il a été entièrement démonté. Les bielles sont mises au poids, tout le bas moteur est équilibré et des pièces sont changées (coussinets, segments, soupapes). Chauche a adopté par sécurité les ressorts de soupapes, plus durs, du kit. Pour tout entretien, il a changé les 4 bougies une fois !
La chauffe moteur est écartée en branchant en direct le ventilateur sur la batterie.
Les problèmes de casse de d'échappement sont résolus en rendant le moteur entièrement rigide : les vitesses ne sautent pas et l'échappement ne se casse plus. Pour cela il a soudé une cage autour des Silentblocs.
Le service compétition Peugeot lui a prêté en début de saison une boîte à rapports rapprochés homologuée en groupe 1 et 2. Cette boîte a le s pignons de 2ème, 3ème et 4ème plus courts : le pont est le 15x61 plus court, de la 104 5 CV, le seul homologué en groupe 1, en plus de celui d'origine, le 15x58. Malheureusement, il a cassé le pignon de 3ème à St Christol et depuis il a remonté la boîte de série associée au pont court, ce qui ne l'a pas empêché de finir 3ème au scratch et 1er au groupe 1 à Marseille !
François Chauche a utilisé des Kléber 145 x 13 M+S Compétition. Il a acheté en début d'année 6 pneus, puis il s'est contenté de monter ceux gagnés au challenge Kléber. D'après lui, le Kléber est le pneu le plus performant pour la 104 ; par contre il s'use beaucoup et Chauche conseille de changer les avant à chaque course.
A l'intérieur, on remarque le tableau de bord Jaeger homologué avec son instrumentation indispensable, une housse baquet pour le pilote, un arceau 4 points et l'extincteur sous les jambes du copilote afin de rajouter du poids sur l'avant.
Voilà toute la préparation de la 104 de François Chauche.
Cette année la classe 1300 Groupe 1 est libre : François est en train de préparer une 104 ZS 2 groupe 2.

Adresse : François Chauche - Bld de la Corniche - 07200 Aubenas






63 avenue Lyautey, Nice
PEUGEOT 104 ZS

1°) CULASSE TRAVAILLEE AVEC MODIFICATION SIEGES - ECH. STD.690 F
INDISPENSABLE : RESSORTS SOUPAPES INT. EXT. + RONDELLES125 F
2°) ARBRE A CAMES RALLYE / COMPETITION - ECH. STD.420 F
TRANSFORMATION DU KIT 104 ZS à 94/96 CV DIN
MODIFICATION CULASSE + POLISSAGE690 F
MODIFICATION ARBRE À CAMES RALLYE / COMPETITION450 F
1 JEU RESSORTS SOUPAPES INT. EXT.125 F
1 JEU COUPELLES LEGERES180 F
MODIFICATION JEU VILEBREQUIN130 F
ALLEGEMENT VOLANT MOTEUR ET EQUILIBRAGE AVEC VILEBREQUIN396 F
CARBURATEUR 42 SOLEX - L'UN ENVIRON
(se montent sur tubulure origine avec flange spéciale)
795 F
1 FLANGE SPECIALE310 F


DENIS et XAVIER MATHIOT
132 rue du Claye, 77400 THORIGNY



Groupe 2 1124 cc (6.1979)
105 ch à 7 000 tr/mn, 12.4 mkg à 4 800 tr/mn
pistons d'origine, bielles polies et équilibrées (non allégées), volant moteur allégé
culasse manchonnée et rabotée (1 mm, Rv 10.8/1), grosses soupapes, ressorts d'origine (maxi 7 500 tr/mn)
radiateur d'eau spécial, radiateur d'huile Renault 8, carter rehaussé


Groupe 5 1300 cc (6.1979)
118 ch à 6 500 tr/n, 14.3 mkg à 4 000 tr/mn
bloc réusiné (alésage 78 mm), pistons "maison"
culasse réusinée, sauf chambres de combustion
arbre à came plus souple
flexible d'échappement au niveau de la boîte de vitesses, 2 attaches supérieurs pour pot
boîte de vitesses "1000 tours" (1e d'origine, 2e, 3e, 4e courtes, 6 000 F H.T.), couple court 12/61, autobloquant ZF modifié
caisse d'origine, suspension usine
amortisseurs réusinés (copie "usine")
freins d'origine (prépondérance sur l'arrière)
pneus Michelin TB 15
133 km/h à 7 000 tr/mn, 400 m départ arrêté (en TB 15) 15 s 8


Groupe 2 pour Xavier Mathiot (Serre-Chevalier, 3.1980), 1560 cc, 155 ch, course et alésage augmentés


PEUGEOT 104 GR. 2
efficace mais éprouvante
(Patrick Rivet, 15.11.1982)

Même en version ZS, la Peugeot 104 n'a pas la réputation d'être un bolide détruisant tout sur son passage ! C'est pourtant une excellente base de voiture de rallye. La preuve : une fois passée entre les mains expertes des préparateurs, une fois homologuée en groupe 2 et une fois arrivée sur la terre, son domaine, elle se met à remporter des courses ! Comme quoi, une réputation...


Le petit quatre cylindres développe 130 chevaux, puissance insuffisante sur les parcours rapides.

Changer totalement l'image de marque du réseau, créer une émulation chez les concessionnaires", voici la tâche que s'est fixée le GACP, le Groupement Amical des Concessionnaires Peugeot. Attaqués de toutes parts, accusés de lymphatisme, d'être rétrogrades, certains d'entre eux ont décidé de répondre à leurs détracteurs sur le difficile terrain qu'est la compétition depuis 1980.
Sous l'impulsion de son dynamique président, Michel Elias, le GACP a engagé, en début de saison, une Peugeot 505 en production, pilotée par Guy Fréquelin et préparée par Danielson, ainsi que deux 104 groupe 2, inscrites en championnat de France de rallye deuxième division et confiées aux équipages François Chauche-Thierry Barjou et René Defour-Bernard Chenez.
L'ensemble du réseau contribue au "changement d'étiquette", par leur présence sur le bord des circuits (animation podium), ou sur les routes, dans les parcs d'assistance de rallies. Jacques Bauciel, l'un des dirigeants du GACP, responsable du groupe de travail compétition, nous explique pourquoi lutter sur les deux fronts :
"La couverture géographique des rallies est, loin d'être idéale. En effet, les épreuves du championnat de France deuxième division sont concentrées dans le Sud Ouest et le Sud Est et ne dépassent que très rarement la Loire. En revanche, les protagonistes de la Production se promènent beaucoup plus, allant même dans le Nord, sur le circuit de Croix en Ternois, près d'Arras". Il n'est évidemment pas question de chiffrer, ni même de connaître les retombées de cette initiative, tant auprès du public, qu'auprès des concessionnaires. Quoi qu'il en soit, le GACP continuera en 1983, en rallye comme en production, toujours secondé par les mêmes partenaires : Peugeot, Esso, Shell et Michelin. En ce qui concerne le rallye, les plans sont d'ores et déjà établis.
"Nous allons augmenter notre effectif et nos moyens en entrées comme en sorties de spéciales." explique Jacques Bauciel. "Pour ce qui est du matériel, nous conservons les deux 104 GR. 2 avec lesquelles nos pilotes ont couru cette saison, comme voitures de réserves. Nous allons également préparer une Samba Rallye homologuée en groupe B. A puissance égale, elle devrait être plus efficace, car plus légère de 100 kg que la 104, grâce à l'emploi d'éléments polyester"", continue Jacques Bauciel. En 1983, le GACP gardera toute sa confiance en François Chauche, qui sera chargé de la mise au point de la groupe B, et incorporera dans son équipe le vainqueur 82 de la Coupe 104 ZS, Dubert. "Nous tenons beaucoup à ce côté promotionnel" insiste Jacques Bauciel.
Comme cette année, l'équipe du GACP participera aux épreuves disputées à 100 % sur la terre (2e division), ainsi qu'à quatre épreuves mixtes à prépondérance terre du championnat de France des rallies, plus à quelques courses de notoriété le Monte Carlo, le tour de Corse et le RAC.
Pour Jacques Bauciel, le bilan de la saison est positif : "Notre satisfaction fut de faire taire nos détracteurs qui pensaient que nous ne pourrions nous mesurer aux Visa Gr. B. Nous avons fait généralement mieux, puisque nous avons été souvent devant les pilotes Citroën comme Coppier ou Rio. Autre motif de satisfaction, les prestations de Français Chauche au tour de Corse ou au Biarritz - respectivement 1er du Gr. 2 avant abandon et 3e et 5e au scratch... hélas toujours avant abandon.".
Le dimanche précédant notre essai, comme pour nous prouver de quoi elle est capable, la 104 Gr. 2 a remporté le rallye du Quercy, avec Français Chauche et Thierry Barjou. Nous allons donc essayer une voiture encore tout auréolée de sa récente victoire. Ce n'est pas pour nous déplaire.
La préparation de la 104 groupe deux est entièrement confiée à des préparateurs, tant au niveau de la caisse qu'à celui de la mécanique, suivant un cahier des charges établi par le GACP, en fonction de l'expérience acquise. La coque de la voiture de François Chauche est entretenue à Aubenas, chez Jean-Louis Dupland, l'agent Peugeot local. Comme pour tout bolide destiné à affronter les dures épreuves de la piste, elle est entièrement mise à nu. Commence ensuite, l'important travail de renforcement : un passage au marbre s'impose.
Toutes ses soudures sont passées au crible, contrôlées systématiquement, refaites et renforcées si besoin. C'est également le moment de poser le volumineux arceau-cage, qui contribue à la rigidité de l'ensemble et d'installer un quatrième point de fixation du berceau moteur. Derniers organes à recevoir les soins du sorcier : les points d'ancrage des suspensions avant et arrière, durement sollicités sur la terre.


Le tableau de bord, typique d'une voiture de rallye,
avec tous les instruments indispensables au pilote comme au copilote.
L'intérieur est habité par le réservoir d'essence et par la roue de secours.
Noter les corbeilles à papier prévues pour transporter les casques.

130 CHEVAUX SOUS LE CAPOT

Changement d'atelier puisque la mécanique de la 104 est l'oeuvre de Xavier Mathiot. Sa mission : partir à la pêche à la puissance et remplir le 1360 de la 104 ZS de bon petits chevaux, dont il a fort besoin. Le bas moteur reste inchangé mais, en revanche, chemises et pistons sont remplacés par des organes forgés. L'arbre à cames "spécial basse consommation" rejoint les papiers gras du casse-croûte dans la poubelle. Avec le diagramme de levée des soupapes dont il est affublé, il n'a pas sa place dans une voiture de course La culasse, quant à elle, a fait l'objet d'importantes modifications. C'est là que le préparateur a décidé de poser ses filets. Il a réusiné un conduit d'admission au-dessus de chaque cylindre, de manière à pouvoir installer sa nouvelle pipe d'admission et la rampe de deux carburateurs double corps Weber 45. Le rapport volumétrique est de 11. Surprise, soupapes et ressorts restent de série. C'est un échappement "quatre en un" qui permet au 130 chevaux DIN d'aller gambader dans la nature, puissance obtenue à 7 500 tr/mn. Le couple est de 19 mkg, à 5 500 tr/mn. Une plage d'utilisation qui satisfait amplement François Chauche : "Il est très rare que le régime moteur chute au-dessous de 5000 tr/mn durant une spéciale ; de plus, ce petit quatre cylindres est hyper solide et ne rechigne pas à monter sans que cela affecte sa fiabilité vers les 8 000 tr/mn". Avec une cylindrée de 1 360 cm3, la puissance au litre de la 104 avoisine les 100 ch/litre, valeur plus qu'honorable et souvent synonyme de performance. Autre chiffre éloquent : le rapport poids/puissance qui est de 5,54 kg/ch (la 104 pèse 720 kg).
La boîte, à cinq rapports rapprochés homologués par Peugeot est reliée au moteur par un embrayage monodisque (de série) renforcé. Le rapport final est ultra court - 13/61 - et la boîte est munie d'un autobloquant par glissement limité à 25 %. La commande de boîte est entièrement montée sur rotules.
Le principe de suspension reste le même que celui de série, à savoir à quatre roues indépendantes. du type Mac Pherson. A l'avant, toute la suspension est renforcée, et les silent-blocs ont une dureté augmentée. Les deux ancrages supérieurs sont reliés par une barre de renfort. Punie, la barre antiroulis ne remplit désormais plus le rôle qui lui est normalement alloué. Celui-ci est confié à une autre barre, au diamètre supérieur et placée en arrière du train avant. Quant à "l'écartée", elle se contente de servir la rigidité du train avant. Les combinés ressorts-amortisseurs, réglables et suffisamment durs pour supporter les assauts de la piste, permettent de modifier la garde au sol, en fonction du terrain rencontré et de la nature de la piste - terre (hauteur de caisse 20 cm), asphalte (14 cm) ou parcours mixte. La démarche identique à l'arrière.
D'une importance capitale, le freinage a été traité avec les honneurs dus à son rang : double circuit, deux disques ventilés, étriers à quatre pistons à l'avant, disques et deux étriers... avant de Citroën Visa, en lieu et place des traditionnels tambours à l'arrière. Enfin, sachez que le pédalier est réglable et que le pilote dispose, à portée de la main, d'un répartiteur de freinage.
Les roues, des Amil de série de 6 x 13, sont équipées de pneus terre Michelin RC 12.
Inspectons l'habitacle du bolide. Me croiriez-vous si je vous dis qu'il est dénudé et que tout superflu a suivi le chemin tracé par l'arbre à cames D'emblée, on remarque la présence du réservoir souple de sécurité, de la roue de secours et celle... de deux corbeilles à papier soigneusement découpées de manière à loger les casques durant les parcours de liaison.
Comme il se doit dans pareil carrosse, le tableau de bord est archi complet. Au centre, le compte-tours, gradué jusqu'à 9 000 tr/mn. De part et d'autre, températures d'eau et d'huile, pression d'huile, témoin de charge et, bien en vue, deux énormes voyants : vert pour la charge, rouge pour la pression d'huile - celui qui s'allume lorsque c'est trop tard... La console centrale, à rendre jaloux un amoureux du vol à voile, réunit le contact, le démarreur, les pompes électriques, le ventilateur à plusieurs positions, le chauffage et la myriade de fusibles. Le coéquipier, quant à lui, a sous les yeux tous les instruments indispensables à sa dure mais enthousiasmante profession : tripmaster, calculateur de bord, etc.
Extérieurement, peu de détails différencient la voiture de François Chauche d'une "vulgaire" 104 ZS de série. L'oeil averti du connaisseur sera toutefois attiré par les discrets élargisseurs d'ailes, par le spoiler en partie caché par les énormes bavettes, par la garde au sol augmentée ou par la présence insolite d'un échappement béant au beau milieu du panneau arrière. A moins qu'il ne remarque les couleurs agressives choisies par le GACP et par les énormes stickers des commanditaires décorant la carrosserie.
Voici la bête descendue du plateau. Pompes électriques branchées : le crépitement caractéristique se fait entendre. Le fidèle mécanicien de François Chauche connu sur toutes les spéciales de rallies sous le sobriquet de "Cactus", appuie sur le bouton-poussoir qui fait office de démarreur. Un son inhabituel envahit la nature environnante. Difficile de croire qu'un tel bruit puisse provenir des entrailles d'une 104 ! "Cactus" fait chauffer la mécanique pas question de partir avant que les aiguilles de températures aient décollé du coin gauche du cadran, où elles sont confortablement installées. Il a plu, les journées (et les nuits) précédentes de notre essai, et la piste de Cergy est littéralement gorgée d'eau. Jean-Michel Fabre, inquiet, ne manque pas de nous recommander la plus élémentaire prudence quant à l'inévitable dégradation de la piste. La consigne : limiter les dégâts


Ca glisse à la demande, et avec une stupéfiante facilité !
La 104 est vraiment à son aise sur les terrains glissants.

TOUTES GRIFFES DEHORS

Histoire de faire plaisir à notre photographe, Alberto Martinez, Français Chauche décide de lui exécuter quelques petites figures de son répertoire. Pourquoi ne pas aller, pour l'occasion, s'installer dans la baquet de Thierry Barjou ? En route pour une démonstration de talent !
Un, deux passages réalisés à allure relativement lente... mais suffisamment rapide pour me donner déjà un aperçu du menu. De mon poste privilégié, je peux tout admirer : jeu de jambes, jeu de pieds, de mains, de vilains, de volant.
La vitesse s'accentue, les rapports s'égrainent avec une vitesse croissante, avec une violence accrue, les gestes se font plus brutaux, vifs, précis... Dame concentration a envahi l'esprit du pilote, qui fait désormais corps avec sa machine. La motricité est loin d'être parfaite, dans cette "gadoue" les roues patines avec insistance. La 104 semble comme suspendue à son propre souffle, comme retenue par une main invisible. Le moteur hurle son impatience, l'aiguille du compte-tours dépasse allègrement le régime maximum autorisé. Soudain, la caisse s'élance sur la piste défoncée, ne ménageant ni ses occupants ni sa mécanique. Tout vibre, secoue, remue, sursaute. Le pilote, habitué à manier son fauve toutes griffes dehors, le maintient en un continuel louvoiement, prêt à se lancer dans un magistral travers à la vue du virage ou de l'épingle, usant pour cela de l'appel-contre appel. La voiture, ainsi manipulée, est toujours "à l'équerre"... A croire qu'une 104 n'est pas une traction sous-vireuse comme le voudrait sa réputation, mais bien une propulsion, dont l'arrière est éternellement épris de liberté. Les épingles sont avalées dans d'amples glissades. Mon conducteur est un adepte de la technique nordique dite "du pied gauche". A l'abord d'une courbe, le pied droit reste irrémédiablement appuyé sur l'accélérateur (à fond !), le pied gauche bondissant sur la pédale du milieu ; le pilote s'en sert alors pour doser son travers. Pendant ce temps, je vous fais grâce du travail des mains sur le volant, leur incroyable et déconcertante facilité à se mouvoir sur le cercle ! Du grand art...
A moi ! Succession difficile. François Chauche profite de ce moment de répit pour éclairer notre lanterne en ce qui concerne la technique du pied gauche : "avec le frein à main, c'est une des façons de faire tourner la voiture, sans perdre trop de temps ; comme tu as pu le remarquer, elle ne sous-vire pratiquement jamais alors que les roues avant motrices et l'autobloquant auraient plutôt tendance à lui donner ce comportement.
Moteur ! Les roues recommencent à patiner, les rapports ultra courts de la boîte et du pont qui autorisent une vitesse maxi de 155/160 km/h, obligent un maniement rapide du levier, dont on apprécie la précision de commande. Quel vacarme !
Dure, la direction ? Doux euphémisme qui me ferait sourire si mes bras ne criaient pas stop ! Si mes poignets ne ressentaient pas la moindre bosse, la plus infime crevasse, la plus insignifiante des aspérités, répercutées avec violence. Et encore, nous ne sommes pas sur de l'asphalte où l'inconfort de cette direction, au demeurant directe et précise (2 tours un quart de butée à butée) éclate au grand jour.

CAMION AGILE

Arrive la première épingle. Essayons le pied gauche. Miracle la 104, qui donnait l'impression de se laisser aller dans une attitude sous-vireuse, retrouve son agilité et sa capacité à pivoter. La voilà qui se lance dans une splendide glissade. Contrôle du volant, dosage (délicat) du pied gauche et la courbe est avalée. Quel régal, quel pied (gauche) ! Incontestablement, cette groupe 2 est maniable, agile, vive. Bref, efficace. Mais elle est également éprouvante, fatigante, épuisante, intransigeante pour les muscles des bras, pour les poignets et les mains qu'elle maltraite et malmène avec férocité. A la fois douce et pénible à manier, la 104 Gr. 2 est "un camion agile". Cela dit elle ne semble pas avoir une puissance débordante et son moteur pointu est heureusement secondé par la boîte de vitesses. On comprend pourquoi les responsables du GACP ont évité pour le Championnat de France des rallies au maximum disputés sur l'asphalte, épreuves où la puissance est primordiale. "Elle compense son manque de puissance par sa légèreté, son excellent freinage, et sa maniabilité dans les épingles serrées" nous dit François Chauche.
A l'aise dans les spéciales sinueuses, sur les chemins étroits, et sur la glisse, la 104 groupe 2 étonne, crée souvent la surprise... et enthousiasme celui qui a la chance de la piloter.



MJA
Marc Jobin
30 rue des Augustins, 92390 VILLENEUVE LA GARENNE
(10 1986)



MJA, tout alu

Marc Jobin propose toute une série de pièces aluminium. Pour les Visa, les Samba et les 104 ZS, un carter moteur-boîte taillé dans un bloc d'alu augmente la capacité du carter d'origine de 2,5 litres (1 750 F T.T.C.).
Un réservoir en alu rempli de mousse d'une contenance de 9 litres pour les courses de côte ou le Rallycross de forme carrée ou rectangulaire.
Deux platines pour mettre des étriers de freins à disque à l'arrière des Visa 2 roues motrices, des Samba ou des 104 ZS (les deux 1200 F T.T.C.).
Marc Jobin dispose de flector de direction en alu (200 F T.T.C.), de protége-carters (1 250 F T.T.C.), de platines réglables de fixation de bras arrière pour Visa, etc.